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Modernisation « J’ai rénové deux poulaillers vieux de quarante ans »

Dans le Morbihan, Aurélien Bernier a modernisé son atelier de production de dindes pour davantage de confort de travail et de bien-être animal.

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Faire du neuf avec de l’ancien : c’est dans cet esprit qu’Aurélien Bernier, éleveur à Nivillac, dans le Morbihan, a remis au goût du jour ses deux poulaillers de 1 000 m2, abritant 7 500 dindes. Les femelles sont abattues à 13 semaines et les mâles à 19 semaines. « En 2014, je suis revenu sur l’ex­ploitation familiale avec mes parents. Ils sont tous deux en retraite depuis le 31 mars 2021 », retrace Aurélien.

 

La perspective de se retrouver seul à la tête de ses deux poulaillers, de même que les 110 ha de l’exploitation, a motivé l’éleveur à moderniser son atelier avicole. « Pour ces deux bâtiments construits en 1980, c’était aussi l’occasion d’apporter des améliorations concernant le bien-être animal. »

Lumière naturelle

L’isolation du premier bâtiment, en ventilation dynamique, a été entièrement revue par la pose de panneaux sandwichs en couverture. Les animaux bénéficient désormais de la lumière naturelle grâce à 14 fenêtres (7 sur chaque long pan) de 2,40 m × 1,30 m, équipées de volets électriques. « Les horaires d’ouverture des volets sont adaptés à la durée du jour. En période hivernale, ils sont ouverts de 8 h 15 à 17 h 30. Au printemps ainsi qu’en été, ils le sont en moyenne de 7 h à 21 h, expose Aurélien. La luminosité est plutôt élevée : les vitres représentent près de 4,4 % de la surface utile du bâtiment, contre 3 % demandés dans la plupart des cahiers des charges exigeant de la lumière naturelle pour les volailles. »

 

Le second bâtiment, initialement de type lanterneau, a été transformé en modèle Louisiane. Là encore, l’isolation a été revue. La lumière naturelle est permise par de larges ouvertures. Les rideaux offrent la possibilité, entre autres, de rendre le rayonnement du soleil moins agressif. « En plus des ouvertures latérales, une surface vitrée de 1,5 m2 a été mise en place sur chacun des pignons », précise François Abgrall, conseiller en bâtiments avicoles à la coopérative­ Eureden.

Automatisation

Pour améliorer son confort de travail, Aurélien a automatisé ses deux poulaillers. « Je peux désormais suivre l’intégralité de mes bâtiments à distance et gérer les urgences à l’aide de mon téléphone portable. J’ai accès en temps réel à tous les paramètres : consommation d’aliment et d’eau, hygrométrie, taux de CO2, ventilation, ou encore luminosité. L’investissement s’élève à environ 8 000 € par structure. »

 

L’agriculteur a également profité des travaux pour enrichir le milieu. Huit blocs de luzerne de 16 kg sont répartis dans chacun des bâtiments. Ils sont mis à disposition des dindes à l’âge de 20 à 25 jours. Huit blocs à piquer de 10 kg complètent ce dispositif, ainsi que des chaînettes sur les chaînes d’alimentation. « Ces accessoires sont utiles pour limiter l’agressivité des animaux, et leur permettre d’exprimer leur comportement naturel. J’installe également des palettes superposées dans chaque bâtiment. Elles font office de perchoirs. »

Aurélien a rénové ces deux structures en six mois. Les travaux se sont achevés à la fin du printemps 2021. L’éleveur a réalisé, lui-même, une grande partie du chantier, lui permettant ainsi de contenir les coûts (lire l’encadré p. 32). Il ne regrette pas son investissement. « Le bilan est totalement positif. La lumière naturelle rend les poulaillers très agréables. Il n’y a pas que pour l’animal que les conditions sont améliorées, le travail de l’agriculteur l’est aussi. S’il est, par ailleurs, encore trop tôt pour obtenir les chiffres exacts, la consommation de gaz de l’élevage est d’ores et déjà réduite. » Vincent Guyot

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